La Tarasque
LA LEGENDE DE LA TARASQUE
L’histoire de la Tarasque se perpétue depuis plusieurs générations sur les bords du Rhône, entre Tarascon et Beaucaire. Cette histoire raconte comment, la population locale fut terrorisée par une bête qui hantait les marécages entre Arles et Avignon, et le fleuve, tuant les passants et coulant les navires qui osaient s’aventurer sur cette partie du Rhône. Mais qui est la Tarasque ? Animal décrit comme une bête mi-animal mi-poisson, sorte de dragon à six pattes recouvert d’une carapace de tortue, et dotée d’une queue couverte d’écaille terminée par un dard de scorpion ! Que quoi en écrire de belles légendes ! Voici la plus connue, écrite dans les années 1260 par Jacques de Voragine, dans la Légende Dorée.
La Tarasque vivait dans un repaire situé sur un rocher, sur lequel fut ensuite construit le château de Tarascon, le château du Roy René. L’animal hantait les marécages et le Rhône, terrorisant les villageois, pêcheurs et autres voyageurs. Les villageois décidèrent alors de se débarrasser de la créature. Plusieurs expéditions furent conduites, amenant autant d’échec.
Un jour de l’an 48, une jeune fille répondant au nom de Marthe, venue évangéliser la Basse-Provence, décida d’aller affronter la Tarasque, après avoir entendu les récits de la population locale sur une étrange bête rodant dans les alentours. Les villageois essayèrent de la convaincre de renoncer, si elle tenait à la vie, mais la jeune femme avait pris sa décision. Aidé par sa foie chrétienne, Marthe s’approcha de la Tarasque, et la dompta en l’aspergeant d’eau bénite et en lui montrant la croix, obtenant sa soumission. Elle réussit à lui passer une laisse au coup, et la ramena aux villageois. Ces derniers, encore hantés par les histoires sur la créature, se ruèrent sur la bête, et la tuèrent.
Bien entendu, il existe de nombreuses autres versions qui diffèrent, autant sur la légende, que sur la description de la Tarasque. L’image de la Tarasque se retrouva entre autre sur les armoiries de la ville, sur les pièces de monnaie des comtes de Provence, ou encore sur les entrées des églises. Malgré tout, certaines particularités reviennent : dragon amphibien avec un corps rocailleux, une gueule redoutable et une immense queue. Nous laisserons enfin, le mot de la fin à Frédéric Mistral, qui décrira la Tarasque dans Mireio :
La bèstio a la co d’un coulobre, / La bête a la queue d’un dragon,
d’iue mai rouge qu’un cinobre, / des yeux plus rouges que cinabre,
Sus l’esquino a d’escaumo e d’àsti que fan paur ! / sur le dos des écailles et des dards qui font peur !
D’un gros leinoun porto lou mourre, / d’un grand lion elle porte le mufle,
E sièis pèd d’ome pèr mies courre; / elle a six pieds humains, pour mieux courir ;
Dins sa caforno, souta un moure / dans sa caverne, sous un roc
Que doumino lou Rose, emporto ce que peu / qui domine le Rhône, elle emporte ce qu’elle peut
Cette légende inspira les hommes, et en avril 1474 le Roy René lança les premiers jeux de la Tarasque. De nos jours, les fêtes de la Tarasque à Tarascon ont été proclamées comme faisant parties du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis le 25 novembre 2005 !