ROQUEMAURE-VILLAGE
ROQUEMAURE
Berceau de l’appellation Côtes du Rhône appelée alors La Coste du Rhône, ce grand village de 5000 habitants aujourd’hui, reste toujours attaché à sa vieille tradition viticole. Roquemaure, ’’ la roca maura ’’ ( la roche sombre ) , doté dès le XII ème siècle d’un des châteaux les plus importants du Languedoc, fut très marqué par la venue des Papes en Avignon. ( Clément V , le premier d’entre eux y mourut en 1314 ). C’est sous la Papoté, de fait, que Roquemaure connut sa période la plus faste. Son port devint l’un des plus importants si ce n’est le plus important du Rhône. Jusqu’à 2000 tonneaux de vin pouvaient ainsi attendre au pied du château avant d’être embarqués vers Lyon, Beaucaire ...et bien entendu Avignon. Il reste de cette période deux des tours du château, quelques maisons remarquables et la petite collégiale, érigée sous les ordres du cardinal Bertrand de Pouget à partir de 1329. Celle-ci reçut après la révolution un orgue Julien 1670 en provenance du couvent des Cordeliers d’Avignon. Cet instrument à la facture et aux sonorités rares reçoit de nos jours la visite des plus grands maîtres.
Et c’est ici même, dans cette petite église, dont l’orgue venait juste d’être restauré sur demande de Monseigneur de Prilly, que Madame de Laurey le 25 décembre 1847, chanta pour la première fois le célèbre Minuit Chrétien dont l’auteur, le roquemaurois Placide Cappeau, venait d’écrire les paroles... à quelques 100 m de là, au 27 de la rue qui porte aujoud’hui son nom.
L’attachement des roquemaurois à la vigne a traversé les années. Comment d’ailleurs pouvait-il en être autrement ? Depuis que l’un des leurs, en 1868, s’en alla quérir à Rome les reliques de Saint Valentin, pour conjurer la ’’ mauvaise bête’’ ( le phylloxera ), chaque année en début février, l’espace d’un week-end, tout Roquemaure costumé, arrête le temps en 1868 pour Son saint Valentin.